Introduction au virus Nipah
Le virus Nipah, un virus à ARN rare transmis par les chauves-souris, est connu pour causer des détresses respiratoires, de la fièvre et une inflammation cérébrale fatale, avec un taux de mortalité pouvant atteindre 75 %. Les cas ont été signalés au Bangladesh, en Inde et en Malaisie. Le virus peut se transmettre des chauves-souris et des porcs aux humains par contact étroit avec un animal infecté ou ses fluides corporels, et peut également se propager d’une personne à l’autre. Actuellement, il n’existe ni vaccins ni traitements approuvés pour ce virus.
Une avancée prometteuse dans le traitement
Une étude récente publiée dans Nature Structural and Molecular Biology révèle qu’un médicament ciblant deux parties du virus Nipah protège contre l’infection chez les hamsters. De plus, une fois qu’un animal est infecté, le médicament peut empêcher le virus de devenir résistant au traitement. Selon Vinod Balasubramaniam, virologue moléculaire à l’Université Monash en Malaisie, « c’est une révolution dans la bonne direction ».
Le rôle des nanocorps dans la lutte contre le virus
Daniel Watterson, co-auteur de l’étude et chercheur sur les virus à l’Université du Queensland en Australie, exprime son espoir que ce traitement puisse être utilisé pour prévenir les infections et traiter les personnes atteintes de la maladie. Watterson et ses collègues au Chili et en Australie ont identifié un nanocorps, un petit fragment d’anticorps, appelé DS90, qui cible la protéine de fusion HNV, utilisée par le virus pour infecter les cellules. Ce nanocorps a été isolé d’un alpaga nommé Pedro. Les alpagas et les camélidés sont les seuls animaux terrestres connus pour produire des nanocorps. Le nanocorps a montré sa capacité à neutraliser plusieurs souches du virus Nipah lors d’expériences sur cellules. DS90 a également neutralisé le virus mortel Hendra, qui appartient à la même famille que le virus Nipah et pour lequel il n’existe pas de traitements.
Combinaison de nanocorps et d’anticorps monoclonaux
L’équipe a ensuite fusionné DS90 avec un anticorps monoclonal actuellement en phase I d’essais en tant qu’immunothérapie pour le virus Nipah. Cet anticorps, appelé m102.4, cible une protéine de liaison au récepteur qui aide le virus à pénétrer dans les cellules. L’anticorps combiné DS90–m102.4 a montré une meilleure capacité à défendre les cellules contre le virus Hendra et différentes souches du virus Nipah que DS90 ou m102.4 seuls. L’anticorps combiné a également pu protéger les cellules contre les virus mutés qui échappaient au traitement avec seulement DS90 ou m102.4.
Résultats prometteurs chez les hamsters
Chez les hamsters exposés au virus Nipah, l’anticorps combiné a offert une protection à 100 % contre le virus sur une période de 28 jours. Un anticorps de contrôle n’a offert aucune protection. Lorsque l’équipe a utilisé l’anticorps pour traiter les hamsters un jour après leur infection par le virus Nipah, il s’est avéré efficace à 50 % pour prévenir la maladie et a retardé la mort de quatre jours. Tous les animaux du groupe de contrôle ont été infectés et sont morts au sixième jour.
Conclusion
Cette avancée représente un espoir significatif dans la lutte contre le virus Nipah, offrant une nouvelle voie pour le développement de traitements efficaces. La combinaison de nanocorps et d’anticorps monoclonaux pourrait ouvrir la voie à des thérapies innovantes pour d’autres virus similaires.
🔗 **Fuente:** https://www.nature.com/articles/d41586-025-02173-x